Retour sur… le CIDJI !

« Je n’ai que des bons souvenirs » dit Jean Bardot, en évoquant les années passées. Plus connu sous le prénom de Jeannot, ce Sainte-Croyat pure souche a connu la période des bals montés et a débuté sa carrière aux côtés de son père, Francis. En 1946, ce dernier, né en 1920, épouse Andrée et achète son premier bal à Monsieur Garodet de Saint-Jean-de-Losne, afin de s’installer comme entrepreneur de bal. C’est ainsi que débute une aventure professionnelle et familiale qui marquera les moments festifs d’une partie du territoire.

« Chaque baliste avait ses pays afin de ne pas empiéter sur le territoire d’un collègue. Mon père a constitué le sien peu à peu : chaque année, il fallait effectuer des demandes auprès des mairies pour venir s’installer pour les fêtes, patronales et autres. » Et de citer des fêtes de hameaux comme celle du muguet à Tagiset, des grenouilles à Chevalot

Au retour de l’armée, Jeannot s’installe auprès de son père avant d’épouser Martine et d’acheter une tournée de bal à un professionnel de Bletterans : « Nous ne pouvions pas tous vivre sur la même activité donc nous nous sommes lancés ainsi, la tournée comprenant le matériel et les emplacements du côté de Bosjean, Villevieux, Le Tartre… »

En 1975, le couple investit dans du matériel moderne en achetant Le Rock, un bal monté qui accueillera une clientèle dansant au son de groupes de musiciens et chanteurs les samedis et dimanches soir.

Si chaque week-end est rythmé par les bals, la semaine est consacrée à monter, déplacer et remonter le bal de 24 mètres de long et 13 de large : d’abord le parquet, en chêne pour la piste de danse, la charpente, la toiture, les côtés, les tables et bancs, le bar… « Du temps de mon père, tout était en bois et nous étions trois pour tout faire. »

Les années passant, Jeannot et Martine décident d’investir dans une structure fixe en 1992 : ce sera le CIDJI, contraction anglicisée de l’initiale de leur fille, Carole, et de celle de Jean. D’abord installé aux Craffes à SainteCroix sur un terrain familial, le premier dancing de Bresse déménagera rapidement à Branges en Zone Industrielle afin de limiter les éventuelles nuisances.

Si l’activité est désormais sédentaire, elle est toujours familiale pour gérer la sécurité, les entrées, le bar. Mais les orchestres ont cédé leur place aux DJ et à leurs bacs à disques, le dimanche soir est remplacé par le vendredi soir : « Ce n’était pas la même clientèle, les mêmes consommations » explique Jean.

En 1997, il développe une activité de location de matériel, LocaFête, dans laquelle il s’épanouira complètement, parcourant la France et la Suisse : « C’était passionnant parce que là aussi je voyais des gens heureux. » Il loue alors le CIDJI à un gestionnaire qui déposera le bilan : en 2006, la fille de Jean reprend l’affaire avant de la quitter trois ans plus tard. La structure est alors vendue et continue désormais sa vie à Ciel, en « bal à papa » comme dit Jeannot.

Rédactrice : Adeline Guillemaut