L’épagneul de Saint-Usuge

Le 22 mai prochain, Savigny-en-Revermont accueillera une Nationale d’Elevage consacrée à l’épagneul de Saint-Usuge, un évènement ouvert à tous constituant l’exposition la plus importante pour cette race de chiens réputée pour la chasse mais possédant bien d’autres qualités.

« C’est un chien très affectueux, très proche de son maître, de la famille » répond Jean-Pierre Duverne lorsqu’on lui demande pourquoi il est attaché à l’épagneul de Saint-Usuge. Président du Club éponyme depuis 2014, ce dernier a découvert cette race en 1993 en tant que juge à l’occasion d’une fête de la chasse : « C’est un excellent chasseur tout terrain, sur terre et dans l’eau, pour tous les gibiers et qui a conservé les qualités de chasse des anciens épagneuls : il a la particularité de ne pas avoir connu d’apport de sang étranger notamment britannique », précise-t-il en ajoutant que l’épagneul français est l’ancêtre de tous les épagneuls connus à ce jour.

Autant de particularités qui font que l’épagneul de Saint-Usuge a été reconnu en 2003 par la Société Centrale Canine et inscrit au Livre des Origines Françaises. Une consécration pour ceux ayant œuvré à cette re(con)naissance comme l’explique Jean-Pierre Duverne : « Nous avons retracé l’histoire de l’épagneul de Saint-Usuge à partir de l’action entreprise par l’Abbé Billard depuis 1947 que les « anciens » du Club ont surnommé « le Sauveur de la Race ». »

Passion et persévérance

Né en 1912 à Saint-Agnès, l’abbé Robert Billard est nommé prêtre à Savigny-en-Revermont en 1939. Fin chasseur à la bécasse, il entend parler d’une race locale d’épagneul reconnue pour ses qualités et tente d’en trouver mais la guerre éclate. Au retour de captivité, à force de recherches car la Société Centrale Canine l’informe que la race n’existe plus depuis 1936, il trouve et achète Poupette, une femelle au Fay. Quelques mois après, il réalise sa première portée avec Dick, un mâle appartenant à M. Moureau de Montagny-Les-Louhans et travaillera avec patience et méthode à la constitution d’une lignée.

Ce ne sont pas moins de 250 épagneuls de Saint-Usuge qu’il aura ainsi élevés à la cure de Savigny-en-Revermont, chacun étant référencé dans un cahier d’élevage que le prêtre offrira en 1980 à Serge Bey, un ami chef de district local à l’ONF, chasseur et amoureux des chiens. Deux ans auparavant, il avait offert à sa fille un chiot, Olaf, issu de son ultime portée, seul descendant de son dernier chien Urie avec l’espoir que l’homme poursuive son travail…

En 1989 eut lieu le premier rassemblement d’épagneuls de Saint-Usuge à Mervans, en présence de l’abbé Billard : l’année suivante, Serge Bey, fidèle à la parole donnée à l’abbé, créa le Club de l’Epagneul de Saint-Usuge avec une quinzaine d’amateurs de la race à Savigny-en-Revermont. Depuis, plus de 2600 épagneuls de Saint-Usuge ont vu le jour en France et à l’étranger. 

Une histoire qu’a retracée Jean-Pierre Duverne dans son ouvrage Chroniques de l’épagneul de Saint-Usuge : « Nous ne savons néanmoins pas pourquoi le village de Saint-Usuge a été associé à cette race d’épagneul » concède le passionné. « Il semble avoir été utilisé pour la première fois en 1932 dans une revue et deux années après un chien est présenté sous le nom de « Diane de Saint-Usuge » par un propriétaire de Saint-Claude. » Un mystère qui n’enlève rien à la valeur de l’épagneul de Saint-Usuge pour lequel le Club vise désormais une reconnaissance auprès de la Fédération Cynologique Internationale : le dossier est en cours…

En savoir plus :

Le livre de Jean-Pierre Duverne Chroniques de l’épagneul de Saint-Usuge (348 pages, 35€) est disponible auprès du Club de l’épagneul de Saint-Usuge : www.epagneuldesaintusuge.org

Rédactrice : Adeline Guillemaut